ECRITURES de LUMIERE 817

16 février 2010

Lycée Professionnel Agricole de Mugron (40)

PROJET ECRITURE DE LUMIERE (accompagné par le plasticien Patrick Polidano)

Idées :

Comme précédemment, (cf. projet lycée de Sabres), le principe est de mettre en avant l'élément dominant de la région, l'arbre, afin d'établir une continuité de sens entre deux lieux différenciés Sabres et Mugron, par leur position géographique et leur activité principale.

Au lycée de Mugron l'utilisation d'engins mécaniques domine ce qui oriente le projet vers une autre piste. Cette région, "la Haute Chalosse" se caractérise par sa configuration naturelle vallonnée ainsi que par ses forêts mixtes (pins maritimes moins hauts, chênes verts…).

L'intention est la même qu'à Sabres où le matériau employé révèle l'état de la forêt après la tempête en mettant en avant les différences esthétiques de la nature locale.

Pour le lycée de Sabres, la cendre est un matériau que je nomme "fini" car il est impossible d'aller plus loin dans sa transformation. Sa couleur varie entre le gris perle et le blanc.

Pour Mugron, je propose d'utiliser un matériau d'une autre nature, "l'huile de vidange" noire issue des engins mécaniques et qui a pour particularité de réfléchir parfaitement la lumière.

Cette matière est plus performante qu'un miroir classique. En effet, ce noir dense et profond absorbe et réfléchit à la fois tout ce qui l'entoure. Ce produit pétrolier puise sa source dans la nuit des temps puisque le "Brut" est issu de la décomposition lente de végétaux. Ce matériau d'origine fossile m'intéresse par ses caractéristiques esthétiques mais aussi par l'opposition qu'il entretient avec la cendre. L'huile de moteur brûlée est extrêmement polluante lorsqu'elle est répandue dans la nature car elle contient une grande quantité de métaux lourds. A contrario, la cendre est une matière écologique que l'on répand l'hiver sur la terre d'un potager afin d'apporter aux légumes la potasse nécessaire aux sucres dans les plantes.

Cette opposition sciemment entretenue entre les deux lycées confère au projet proposé une notion suffisamment importante qui dit que tout provient de la nature, que tout est un cycle perpétuel car quel que soit le temps écoulé, un jour tout reviendra à la nature : elle ne nous appartient pas, c'est à elle que nous appartenons.

Principe :

Stocker l'huile de vidange dans des jerricanes pour hydrocarbures de 20 litres (environ 300 litres, soit 15 jerricanes).
Repérer un lieu vallonné afin de réaliser une installation dans le creux d'un vallon pour réfléchir en partie l'espace environnant.
Creuser trois sortes de grandes flaques de différentes dimensions.
Poser un polyane isolant noir dans l'excavation réalisée.
Verser l'huile de vidange dans cette sorte de bassin de telle sorte qu'elle vienne à raser les bords.
Recouvrir les bords du polyane noir avec de la terre.
Se mettre en hauteur et à distance pour réaliser des séries d'images du reflet de la nature produit sur ces flaques d'huile.
L'huile sera ensuite pompée et remise dans les jerricanes.
Le lieu sera nettoyé et les trous rebouchés afin qu'il ne reste plus que la trace photographique de notre passage.
Réaliser si le budget le permet une série de tirages sur plaques d'aluminium de 70 x110 cm (au moins 5).